BD : Tatiana et Téo

C'est l'histoire d'une jeune dessinatrice, Tatiana DOMAS, qui a plongé dans la bande dessinée
à la suite d'une rencontre avec un scénariste. Un milieu qu'elle ne connaissait pas vraiment, et duquel est né Téo.
Rencontre avant de la retrouver à la Fête du livre jeunesse de Villeurbanne, du 16 au 20 mai.
 

(article paru dans "le Progrès" du 02/05/2001)

L'histoire a débuté au festival de la Bulle d'Or de Brignais en 1999. Tatiana se promène entre les stands, visiteuse parmi tant d'autres. Elle vient tout juste de finir son cursus à l'école Emile-Cohl. Son but, c'est de travailler en tant qu'illustratrice pour livres d'enfants. La bande dessinée se résume alors pour elle à Boule et Bill, aux Schtroumpfs et à tant d'autres albums que connaissent la plupart des bibliothèques d'enfants de France et de Navarre.
Au détour d'une allée, elle rencontre Denis-Pierre Filippi, qui présente son dernier bébé, "un drôle d'ange gardien", qu'il a scénarisé et que Tiburce Oger avait dessiné. "J'avais trouvé cet ouvrage vraiment original. Par hasard, je lui avais montré une partie de mon book que j'avais sur moi". Il faut croire que le style de Tatiana lui plaît, puisque quelques temps plus tard, Denis-Pierre la rappelle, et lui propose un scénario. Après 3 mois d'ébauches, de refontes du projet, la maison d'édition Delcourt accepte de publier l'album. Tatiana peut alors vraiment débuter son travail. Prévu pour six mois au départ, elle va en mettre huit pour arriver au bout de sa tâche.

Un tirage de 7 000 exemplaires
"J'ai essayé de faire quelque chose de très personnel, en m'inspirant des lieux de mon enfance, de la Provence, de la Saône- et-Loire et de la Loire". Le choix de la technique, une peinture acrylique, demande une longue réalisation de la mise en couleur. Le résultat final après l'impression ne la satisfait d'ailleurs pas complètement. "Il y a des détails, des nuances dans les verts, de la luminosité sur le bleu du ciel qui se sont perdues. Mais on m'avait prévenue que c'était souvent le cas, entre l'original et l'album imprimé. La prochaine fois, je travaillerai dans des couleurs plus claires", réfléchit Tatiana, avant d'avouer : "De toutes façons, les dessinateurs ne sont jamais contents de l'impression !" Elle a eu aussi quelques questions importantes à résoudre avec son scénariste : "Je me suis posée des questions sur les tenues à donner aux personnages. Sur les voitures qui apparaissent au fil de l'histoire. On a décidé de rester dans le flou quant à l'époque".
Aujourd'hui, Tatiana DOMAS pense déjà à son prochain album. Sorti le 16 novembre dernier, le premier Téo a été tiré à 7 000 exemplaires. Si elle ne connaît pas encore les chiffres de vente, les échos qu'elle en a reçus sont plutôt encourageants. De quoi espérer pouvoir faire vivre Téo dans de nouvelles aventures : "Le dessin va évoluer,  sait-elle déjà. Quand je relis l'album, il y a des choses que je ne ferai plus maintenant de la même façon. L'homogénéité des personnages tout au long du livre est par exemple quelque chose de difficile à réaliser, et que je maîtrise mieux". Grâce notamment aux séances de dédicaces auxquelles elle participe. A l'aquarelle, elle fait et refait Téo, "trouve des trucs en [s']adaptant à la demande des gens". Et peut-être que durant les quatre jours de la Fête du livre jeunesse de Villeurbanne, Tatiana pourra encore en trouver d'autres.

David BLANCHARD